On trouve des œuvres fuguées à toutes les époques.
Déjà à la Renaissance, et depuis la fin du Moyen-âge, les compositeurs écrivent des musiques en se servant de mélodies de base (un motif connu - une hymne religieuse, une chanson... ou inventé), réparties aux différentes voix/instruments.
Le contrepoint, c’est la technique de composition qui consiste à superposer des lignes mélodiques. Chaque voix est indépendante et interagit avec les autres.
Ce genre de pièce de musique aura différents noms entre le XVIe et le XVIIIe s. : ricercar (recherche), canon, canzone, fantaisie, invention, fughetta, fugato, jusqu'à la fugue qui aura sa propre forme académique. Leur point commun est de baser la musique sur un motif de départ :
Cette façon de composer est typique du style de l'époque Baroque.
Dans une fugue, le motif de départ s'appelle le sujet. La première entrée en imitation est souvent transposée à la quinte et s'appelle la réponse.
Plan-type d’une fugue
On ne trouve pas forcément tous les éléments, mais cela commence toujours par les entrées successives de toutes les voix.
- Exposition : Entrées successives de toutes les voix ; sujet et réponse alternativement. Chaque nouvelle entrée est accompagnée d’un contre-chant appelé contre-sujet.
- Divertissement : Entre les passages en entrées (sujet-réponse), on trouve des transitions qui modulent dans d’autres tonalités, souvent en marche d’harmonie.
- Promenade dans les tons voisins, alternance d'expositions (sujets/réponses) et de passages de divertissements. On trouvera souvent une exposition du sujet (et réponse) au ton relatif. Une pédale de dominante peut amener à la Strette.
- Strette : dernière exposition dans la tonalité de départ en rapprochant les entrées du sujet, avec parfois une pédale de tonique finale.
Exemple avec les entrées successives de cette courte fugue de MUFFAT :
Quand il y a des petites modifications dans l'imitation (intervalle ou rythme différent), on appelle cela des mutations (ici entourées) :
Version cuivres :
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(cliquer sur les partitions pour voir apparaître l'analyse)
Sans être de "vraies fugues", on trouve aussi des mouvements de sonate fugués :
Exemple : Sonate No. 1 en si mineur, BWV 1014. IV. Allegro :
Et son analyse :
Devoirs pour le samedi 16 novembre :
- (si pas fait) Analyser le ricercar n°5 de Froberger :
Une autre version :